19 décembre 2024

SIF Dordogne Lot – août 2024

Parfois, il ne faut pas regarder les courbes de niveau, et personne ne sait vraiment les lire – et l’application libre et gratuite que nous utilisons (OsmandX), possède de très intéressantes fonctionnalités, mais clairement, elle n’est pas la plus intuitive qui soit – ou peut-être faudrait-il une formation plus poussée, en tout cas, le dénivelé n’est jamais vraiment celui auquel on s’attend.

D’ailleurs, au bout de quatre jours, une partie du groupe tentera de bannir l’utilisation des mots côte et montée. On parlera désormais d’une « petite bosse ».


Tout commence à Angoulême, dotée d’une ville haute et d’une ville basse. Les plus littéraires d’entre nous penserons à Lucien de Rubempré dans les Illusions perdues de Balzac, mais ça veut surtout dire un départ en montée. Après une nuit au camping proche du plan d’eau et une petite baignade matinale, débute l’ascension sous les reflets du soleil qui va nous accompagner tout au long du trajet – notons que notre semaine de vélo n’aura vu aucune goutte de pluieet qui empêche la moitié des référentes tracés de bien lire la carte.

Qu’à cela ne tienne, nous avançons. La première pause nous fait ressembler à des vaches au pré, cachés sous les arbres pour pique-niquer. Cette année, le SIF mange sain le midi, et les binômes de référent-e-s ont clairement rivalisé d’inventivité tout au long du voyage. Mention spéciale à la sauce fromage blanc herbes qui sublime toujours tout.

Mais en attendant, il faut continuer jusqu’au camping suivant, les Tourbières. Les dites Tourbières sont situées à quelques centaines de mètres de marche et valent vraiment le détour, l’environnement est incroyable, et nous croisons des pêcheurs et une maison de l’environnement qui fait penser au bayou de Louisiane. Des chèvres naines aussi, et beaucoup de Hollandais.

Une membre du SIF a proposé pour la blague que nous fassions le labyrinthe de maïs-escape-game-découverte des châteaux de la région (la frontière Charente/Dordogne passe au milieu du champ en face du camping) et tout le monde se prend au jeu. Réveil à 7h pour courir dans les maïs en mode la carte au trésor, le groupe rouge finit premier car les énigmes médiévales auront donné beaucoup de fil à retordre, mais le principal était de réussir à ouvrir les boîtes à clé un peu rouillées. Chacun-e gagne un badge, même si selon l’équipe victorieuse, les perdants ne devraient pas l’arborer.

Les deux premiers jours, nous faisons beaucoup de départementale, car l’idée est de retrouver depuis la Charente la véloroute de la vallée du Lot. Les premières étapes sont tranquilles, et les vélos ont la gentillesse de crever à l’arrivée ou au départ. La chaleur aura mis nos pneus à rude épreuve et pas mal de bars de pression se perdent sur la route (mention spécial au 1,5 bar du pneu avant à l’issue du troisième jour!).

Ça continue à rouler quand même, le terrain devient un peu plus accidenté mais nous quittons la route avec grand plaisir, à cause notamment des conducteurs de Tesla qui ne savent que se comporter dangereusement face à un groupe de cyclistes (rappel à toutes fins utiles : ON NE DOUBLE PAS DANS LES VIRAGES!). Nous passons une très longue pause à l’aire de pique-nique municipale de Saint-Julien-de-Crempse, qui donne envie de ne pas repartir tout de suite, mais il le faut – après un couac d’itinéraire et un débat dont la conclusion est : tout le monde ne doit pas être responsable tout le temps de l’itinéraire.

L’arrivée à Bergerac se fait au son de Starmania, à travers les zones pavillonnaires et le centre-ville, et là encore, une crevaison dans les derniers 200 mètres. Nous partageons nos pizzas durement trouvées – deux heures d’attente pour la pizzeria à la mode du centre-ville ! – avec quelques moustiques au bord du fleuve, loin des food-trucks de confit de canard. La fête se poursuit un peu en ville, avant le retour au camping qui héberge beaucoup de travailleurs temporaires ne trouvant pas à se loger autrement, vu les prix dans le coin.


Le lendemain, les noms de villes finissent presque tous par -ac, nous faisons une pause croissant bienvenue à Issigeac et sa terrasse sympathique, mais une fois arrivés à Villeréal, le maire en personne nous interdit de manger sous la magnifique Halles du 16ème siècle. C’est sûr que notre pique-nique fait mauvais genre au milieu des restaurants du plus-joli-village-du-coin, qui aime sa vitrine tendance Stéphane Bern. La personne de l’office du tourisme, elle au moins, nous laissera remplir nos gourdes. Puisqu’on ne peut pas rester en haut, proche de la bastide et de l’église fortifiée, nous déjeunons en bas, et reprenons la route en maudissant les maires de droite.

La suite du trajet est très agréable, si ce n’est notre première rencontre avec les nuages de mouches qui nous tournent autour dès notre arrivée sous les arbres, ce qui donne lieu à des séances d’auto-baffage plutôt cocasses.

Le camping des Bastides qui nous accueille ensuite propose une soirée pizza à volonté, une piscine de qualité, des snacks gras et réconfortants, et le SIF fait ses preuves au karaoké, notamment sur Confessions nocturnes. Nous acclamons aussi toutes les personnes (adultes et enfants confondus) qui se lancent sur scène en scandant leur nom, parce que le SIF aime encourager – sauf les fans de Michel Sardou. La nuit est courte, et le départ retardé par des crevaisons impromptues, mais surtout, la cinquième étape suivante, la plus courte et la plus tranquille s’avère être… le jour du chaos.

Liste non exhaustive des dits événements chaotiques :

  • une triple crevaison dans la même journée, deux éclatements de pneus au milieu des vignes et des méandres du Lo
  • une autre dans les derniers kilomètres
  • une échappée pour aller chercher le matériel nécessaire – heureusement, il y a un magasin de vélo à moins de cinq kilomètres
  • du quasi vélo-stop, merci à la dame à la C3 si elle tombe sur cette page un jour !

Bien plus tard que prévu, le camping (tenu par un Néerlandais) avec un super espace pour la randonnée à vélo nous tend les bras, ainsi que sa plateforme au milieu du Lot pour les entraînements de saut et les messes basses qui n’en sont pas. Nous rencontrons notre voisin lecteur d’Ursula Le Guin qui pensait être au calme avant que nous plantions nos tentes tout autour de la sienne.

Cette année, le SIF est sage, pas de sortie en boîte ou de fêtes de village, une seule soirée presque sans alcool mais pas vraiment, et nous rentrons tôt du restaurant vietnamien fort fréquenté du village de Prayssac juste à côté.

Le lendemain, passage express à Cahors, nous nous égarons un peu dans les rues proches de la cathédrale, la visite sera malheureusement trop courte et la hâte de certains déplaît à d’autres. Le pont est joli, nous recroisons J., notre voisin de camping qui va à Aurillac. Nous n’avons fait que nous croiser toute la matinée mais notre chemin commun se sépare ici. Merci le J. pour le matelas du S. aussi !

Il faut continuer pour rallier la ville très jolie mais ultra touristique de Saint-Cirq Lapopie, un petit côté Disneyland du Périgord (mais quand même, l’arrête rocheuse claque, il faut l’avouer). Avant ça, un nouveau pique-nique sain et équilibré et des difficultés à déterminer l’itinéraire : voie verte ou route ? Deux cyclistes croisés – dont l’un nous raconte sa randonnée vélo à 18 personnes « sans organisation spécifique et sans tension, mais où quelqu’un a quand même jeté son vélo dans le fossé » ont eu la présence d’esprit de demander à l’office du tourisme de Cahors le matin même, et la vélo route n’est pas finie, il nous faudrait au moins des VTT. Ce sera donc la route, et l’ascension où l’équipe voiture-balai recrute à tour de bras, mais toujours dans la bonne humeur.

Baignade dans le Lot sur la plage privative du Camping Paradis, le pizzaïolo est adorable, le blind test prévu n’arrivera jamais donc nous buvons un verre devant des chorégraphies enfantines menées par les animateurs et animatrices camping, plutôt étrange voire malaisant.

La dernière étape nous emmène à Figeac, c’est le moment où nous quittons le Lot après des pauses le long de ses rives, dernière baignade pour certain-e-s à côté d’une guinguette basque, A. oublie ses sandales mais elles attendront bien sagement le lendemain. La conseillère municipale du village chez qui nous sonnons par hasard nous ravitaille en eau en se demandant à quoi rassemblera la société le jour où un humain refusera de l’eau à celui qui sonne à sa porte, et nous entendons les échos d’un festival de musique expérimentale quelque part au fond de la vallée qu’il faut laisser derrière nous. Une chute, une dernière descente où un câble de frein lâche dangereusement et nous voilà enfin au camping de Figeac pour l’arrivée, qui sera fêtée au restaurant puis dans LE bar dansant de Figeac dont le barman refuse nos choix musicaux alors que nous sommes LA raison pour laquelle un dancefloor existe, et malgré la recherche bruyante et motivée de l’after, c’est par des tequila-pafs à côté des sanitaires que s’achèvent les journées de route de ce SIF été 2024.

Voici quelques photos:

Angoulême -_ Figeac (359,3 km) - 2024-08  GPX

50 100 150 200 5 10 15 Distance (km) (m)
Aucune donnée d’altitude
Nom: Aucune donnée
Distance: Aucune donnée
Altitude min.: Aucune donnée
Altitude max.: Aucune donnée
Dénivelé positif: Aucune donnée
Dénivelé négatif: Aucune donnée
Durée: Aucune donnée
 

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